Un dimanche en Lozère

salon-de-la-genealogie-en-lozere-2018_pageLe salon de généalogie de Mende, ce dimanche 5 août, n’a pas été aussi agréable que nous pouvions le souhaiter : une chaleur à fondre sur place, peu de monde, trop d’interventions bruyantes et brutales de la part de l’organisateur dont la grossièreté a suscité des réactions unanimes, des moments de crispations et d’improbables recherches d’un lieu agréable pour déjeuner… Je pourrais raconter les échanges de regards médusés de gens courtois qui se demandaient où ils étaient tombés, la fureur grandissante de mon amie Sandrine , l’air offusqué de Jérôme à deux doigts de perdre son inaltérable calme, les commentaires excédés de moins en moins discrets, ça pourrait être très drôle mais ça n’apporterait rien de plus, généalogiquement parlant.

Ce salon, donc, ne restera pas inoubliable.

Ce n’est pas grave, l’enjeu n’était pas décisif et il y a eu malgré tout de très bons moments quand même :

le plaisir de retrouver d’anciens étudiants du D.U. qu’il est toujours agréable de revoir, la joie d’en rencontrer d’autres et de pouvoir évoquer ces mois de formation, toujours très riches, promo après promo ;

les discussions avec les quelques membres des associations du Cantal, du Gard, de l’Aveyron, que je commence à connaître pour les avoir vus dans différents salons ;

la gentillesse des professionnels qui écoutent les questions, ouvrent leurs bases de recherche et donnent des pistes pertinentes ou de très bons conseils (merci  Généalanille !) ;

et surtout, la conférence de Fabien Larue, sur la guerre de 14-18.

Je ne connaissais pas Fabien autrement que par Facebook, où il joue l’homme-orchestre multi-tâches d’un nombre infini de groupes, le Sherlock Holmes dont l’œil démesurément grossi vous scrute par-delà l’écran, le gars qui dégaine le Like plus vite que son ombre…

J’ai découvert le conférencier calme, posé, dont les explications claires montrent une solide maîtrise du sujet. Il a abordé les différentes sources qui permettent de retracer le parcours des soldats de la Première Guerre Mondiale.

J’avais consulté le site Mémoire des hommes, les fiches des soldats morts au front, les journaux des marches et opérations ; j’avais cherché déjà les fiches matricules des hommes de ma famille, lu les ouvrages des historiens sur les grandes batailles de la guerre, Verdun, le Chemin des Dames, le Vieil Armand, … J’ai appris qu’il était aussi possible de trouver des renseignements sur les prisonniers par les archives de la Croix-Rouge, de demander la communication des dossiers individuels conservés par les hôpitaux militaires, d’avoir accès à des photos grâce à des sites collaboratifs…

A peine rentrée, je me suis précipitée sur ces sites : j’y ai bien trouvé mention de mon grand-père paternel, parti à la guerre à 18 ans tout juste. Il est répertorié parmi les prisonniers du camp de Limburg-am-Lahn.

CICR photos camp prisonniers 2

J’ai failli ne pas le trouver : dans la table alphabétique, les Allemands avaient orthographié son nom à l’allemande, avec un K. Ma légendaire ténacité de tique m’a fait persévérer, jusqu’à ce que je tombe sur ces fiches :

 

C’est en les lisant attentivement que je me suis aperçue qu’il y avait des informations différentes par rapport à la fiche matricule : celle-ci indique le 78e régiment d’infanterie, alors que la Croix-Rouge mentionne le 278e. Il va falloir vérifier, reprendre le Journal des Marches et Opérations de chaque régiment, retrouver la cohérence de son histoire pour pouvoir m’attaquer à un récit plus précis de ses années dans les tranchées et les camps de prisonniers.

Une fois de plus, c’est en croisant les sources qu’on peut avancer, c’est en profitant des conseils et des pistes proposés qu’on enrichit nos connaissances et qu’on progresse. C’est bien, les salons. Même ratés.

 

8 réflexions sur “Un dimanche en Lozère

  1. au-delà des racines

    Toujours aussi précise. Tu as su très bien tirer parti de cette conférence et tirer parti de cette journée qui n’aurait pu être seulement un mauvais souvenir. Hâte de lire la suite

    J’aime

    1. Cette journée curieuse a de toute façon était un vrai plaisir, puisque je l’ai passée en ta compagnie ! C’était très sympathique de retrouver notre petit groupe et d’avoir le temps de discuter tous ensemble, c’est toujours extrêmement stimulant pour moi !

      J’aime

  2. Marvin Vendeville

    Superbe article Catherine qui nous prouve que dans chaque instant à consonnance négative peut se trouver un petit quelque chose de positif. Hâte de vous rencontrer au détour des salons avec tous les anciens du DU.

    J’aime

  3. BRUNELIERE Andrée adm du Fil d'Ariane et de Généalogie en Correze

    j’ai déjà été échaudée par un premier Salon à MENDE….. j’ai voulu faire une seconde tentative hélas !!!!! c’est l’auberge rouge !!! les salons organisés par un président de ce calibre méritent un détour …..;un LARGE détour !

    J’aime

    1. J’aime beaucoup votre utilisation de l’expression « mériter le détour  » !
      Votre commentaire conforte notre impression à tous… C’est vraiment dommage, parce que le lieu était bien, il y avait des conférences intéressantes, et les autres membres de l’association étaient visiblement très gênés… Ils se sont mis en retrait pour laisser place au jeune, ils n’avaient pas imaginé le morceau ! Il va falloir qu’ils règlent le problème d’une façon ou d’une autre…
      Espérons en attendant que nous nous croiserons dans un salon plus agréable, au fil de vos détours !

      J’aime

Laisser un commentaire